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Prédictibilité et Profitabilité des figures Chartistes

La profitabilité des figures chartistes

Le tableau 7 présente la profitabilité maximale des 12 figures chartistes exprim ée en points de base (pips). Il s’agit du profit maximum que génère la règle de trading correspondante à chaque figure chartiste. Soit Pa défini par l’équation (15) et Ptf le prix au moment de la fin de la figure, le profit maximale est par conséquent égale à |Ptf -Pa| . Précisons que nous avons supposé que le trader est dans la possibilité d’acheter et de vendre sur n’importe quel type de prix (ASK, BID ou MID).

Cette simplification de la réalité ne change que de manière marginale les résultats obtenus étant donnée la faible taille du spread entre les cours acheteurs et vendeurs sur le marché des changes euro-dollar. Tout d’abord, nous remarquons que la perte la plus élevée est de 2 pips. Il s’agit de la perte obtenue quand le cours a évolué entièrement dans le sens contraire à celui prévue par la figure et que nous sommes sur une fréquence de 60 minutes [36]. Par ailleurs, le profit le plus élevé est celui généré par la figure chartiste TRIT détectée par la deuxième méthode en adoptant une fréquence de 30 minutes (un profit de 326 pips).

Mise à part sur la fréquence de 60 minutes, dans tous les cas, nous avons obtenu un profit positif, signe supplémentaire de l’intérêt porté par les traders à ce type d’approches des marchés. Remarquons également que les figures en triangle obtiennent de manière générale les profits les plus importants. Nous pouvons déduire, par ailleurs, qu’en moyenne et aussi bien pour la majorité des figures chartistes que pour les trois types de prix et pour les deux méthodes de détection, plus la fréquence diminue plus le profit augmente.

Ce résultat est logique étant donné que les variations de cours observées sur une fréquence plus petite sont plus importantes que celles observées sur une fréquence plus grande. Précisons néanmoins que ce profit maximal ne pourrait pas, dans la plupart de temps, être atteignable par un trader car ce dernier ne sera jamais capable de déterminer avec précision si le cours est au bout de son évolution dans le sens prédit par la figure. Par conséquent, nous n’avons pas trouvé utile de présenter ici les tests de différence de moyenne le concernant. Par contre, il semble opportun d’user de ce type de test dans le cas de la stratégie proposée à la section 3.3.2. Le tableau 8 présente les résultats de cette stratégie.

Les chiffres négatifs indiquent les pertes générées par l’adoption de cette stratégie. Remarquons néanmoins qu’en moyenne, le profit obtenu par cette stratégie est positif, il va de 1 pips sur le cours ASK avec la première méthode et une fréquence de 5 minutes à 9 pips pour la seconde méthode sur les cours ASK et MID avec une fréquence de 30 minutes. D’autres observations semblent intéressantes à préciser. Tout d’abord, remarquons que de manière non ambiguë, en moyenne, la méthode utilisant les cours les plus hauts et les plus bas surpassent en terme de profit la méthode n’utilisant que les cours dits de clôture.

Cette constatation est importante contrairement aux affirmations faites concernant la prédictibilité [37], car elle conforte l’opinion selon laquelle les cours les plus hauts et les plus bas auraient un contenu informationnel profitable. Cette affirmation se confirme dans les tests de la moyenne procurés dans les tableaux 9 et 10. Nous pouvons en effet remarquer un grand nombre de signes négatifs signicatifs quelque soit le type de cours utilisé. Cette constatation mérite néanmoins quelque éclaircissement étant donné les résultats préétablis dans la section précédente.

En effet, nous concluons, en se basant sur les résultats de la prédictibilité, à une supériorité de la méthode utilisant les cours de clôture. La supériorité en terme de profitabilité obtenue par la seconde méthode doit se comprendre de la manière suivante: Les figures détectées selon la première méthode prévoit une variation de cours attendu plus petite que celle proposée par la seconde méthode, ce qui explique également pourquoi le nombre de figures réussies est plus important pour la première méthode. Notons aussi la constatation déjà faite au niveau du profit maximale, à savoir que plus la fréquence diminue, plus le profit augmente. Cette affirmation est confirmée par le grand nombre de signes négatifs dans les tableaux 9 et 10.

La différence observée avec les résultats obtenus en terme de pouvoir prédictif doit également se comprendre de la même manière que pour l’affirmation précédente : les fréquences élevées prévoient un objectif plus facilement atteignable et par conséquent font souvent mieux que ce qui était prédit et obtiennent un pouvoir prédictif supérieur. Par ailleurs, la profitabilité est en générale peu sensible au type de prix, comme l’atteste les résultats procurés par le tableau 11. Jusqu’à présent, nous avons comparé les profits moyens obtenus selon divers méthodes avec différents types de prix et fréquences d’observations, mais nous n’avons pas pris en compte le risque encouru par l’application de la stratégie explicit ée précédemment. Afin de tenir compte de ce risque, il nous suffit de diviser chaque profit moyen par son écart-type (mesure de risque).

Les résultats de cette prise en considération du risque sont repris dans le tableau 12. Nous pouvons tout d’abord remarquer que l’utilisation des cours les plus hauts et les plus bas ne reste plus de mise même après avoir ajusté le profit au risque. Celà n’empêche qu’au niveau des cours MID, la deuxième méthode procure des profits ajustés au risque plus importants que ceux procurés par la première méthode. De plus, l’affirmation plus la fréquence augmente, plus le profit diminue ne se confirme que pour la combinaison des cours MID avec la deuxième méthode.

De manière globale, nous pouvons affirmer qu’adopter la stratégie, proposée à la section 3.3.2, génère dans la plupart des cas, quelque soit le type de prix, la fréquence ou la figure, un profit. Cela justifie donc l’utilisation permanente de l’analyse technique, par les traders, dans le cadre de leur prévisions et interventions sur le marché des changes euro/dollar.

TABLEAU 7

TABLEAU 8

TABLEAU 9

TABLEAU 10

TABLEAU 11

TABLEAU 12


36. La position du trader sur cette fréquence s’étale sur plus d’un jour, nous avons donc pris en compte des coûts de transactions de 2 pips. Dans ce cas Ptf = Pa

37. Pour rappel, nous avions conclu à la supériorité de la première méthode.

Prof. Walid Ben Omrane et Hervé Van Oppens

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